Le 8 de Décembre, je suis arrivé au Lycée Professionnel de La Trinité, situé au sein de la Cité Scolaire Frantz Fanon, à La Trinité (Martinique), avec l’objectif de suivre un job shadowing centré sur l’enseignement et l’apprentissage numériques. Mais ces cinq jours ont été bien plus que cela: ce fut une expérience profondément marquante.
Avant tout, je tiens à exprimer ma gratitude la plus sincère à Mme Patron, coordinatrice Erasmus+, qui a rendu possible ce séjour et m’a ouvert les portes de l’établissement avec une confiance totale. Et bien sûr à M. Boniface, Mme Bonte, M. Destin, Mme Billionnière, M. Breton, M. Bertin, M. Georges et Mme Bonheur, qui m’ont permis d’assister à leurs cours et d’apprendre à leurs côtés.J’ai partagé de nombreuses heures de classe avec eux et appris énormément : séries numériques, calculs de moyennes avec Excel, séparation de la lumière en couleurs pour créer un arc-en-ciel, comparaison d’applications pour les familles, histoire des anciennes colonies d’outre-mer, travail avec Grafcets, projets IoT avec la plateforme Tuya, conception d’objets… Et tout cela, non pas comme simple visiteur, mais comme un membre de la classe.
Dans certaines séances, j’ai même eu la chance de participer activement, en aidant les élèves lors de certaines pratiques ou exercices, malgré leur surprise initiale. Ces moments ont renforcé mon sentiment d’être intégré et considéré comme un collègue, et non un simple observateur.
J’ai fait un effort conscient pour communiquer en français, ce qui a permis aux cours de se dérouler naturellement pour les élèves, tandis que je circulais discrètement dans la classe, observant, participant et apprenant. Parfois, un peu de créole échappait à mes collègues, et je me retrouvais complètement hors du jeu… mais cela faisait aussi partie de l’expérience. J’aurais dû parler anglais, je l’ai fait en français, et j’ai découvert un peu de créole. Eh bien!
Un autre grand enseignement a été de voir comment les ressources numériques sont adaptées aux possibilités réelles de chaque salle : des copies papier avec un TBI hors service depuis des années, jusqu’à la projection sur le mur pour améliorer la visibilité, en passant par l’utilisation de panneaux numériques, des environnements comme Colibri, des ordinateurs portables pour simuler ou travailler sur Excel, des ordinateurs fixes dans certaines classes, ou encore des mobiles pour connecter des dispositifs Tuya au cloud. J’ai peut-être ressenti un manque d’utilisation du cloud, mais il est évident que la connectivité n’a pas évolué au même rythme que le nombre d’utilisateurs.
Au cours des 25 dernières années, j’ai eu la chance de voyager dans toute l’Europe pour apprendre des outils et des stratégies pour l’enseignement numérique. Curieusement, je n’étais jamais allé en France. La Martinique, territoire français d’outre-mer, a été le cadre d’un apprentissage global qui dépasse largement le numérique : professionnel, humain et culturel.
Ce que je retiens avant tout, c’est la sensation d’avoir été accueilli, écouté et considéré comme un collègue. Tant d’heures, tant d’enseignements et une bienveillance qui ont fait passer la semaine en un éclair, laissant la satisfaction profonde d’avoir créé de véritables liens, même éphémères.
Et je sais qu’il y aura un moment que je revivrai chaque jour: assis à l’ombre du pin, regardant le coucher du soleil pendant que mon chien joue, je tournerai mon regard vers le sud-ouest. Et je saurai qu’à près de 8 000 km, vous êtes là. Des personnes, des classes et des apprentissages que j’ai eu le privilège de suivre de près, à l’ombre de vos salles, et qui font désormais partie de mon parcours.















